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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/226

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peut d’ailleurs fournir sont du bois de teinture, du safran, du chanvre, cette teinture rouge qu’on nomme rocou, quelques espèces de laque, du baume, que le P. Claude compare à celui de la Mecque, d’excellent tabac, et cette sorte de poivre que les Américains nomment axi. Ceux qui ont observé les qualités du terroir le croient propre à porter des cannes à sucre. On trouve souvent de l’ambre gris sur les côtes, et dans les cailloux une sorte de cristal blanc et rougeâtre, plus dur que ce qu’on nomme les pierres d’Alençon. L’île n’est pas non plus sans d’autres pierres précieuses, puisque les habitans en tirent celles qu’ils portent aux lèvres, et qu’ils ont l’art de polir eux-mêmes. Ils sont bien pourvus aussi de pierres à bâtir, quoiqu’ils n’en fassent aucun usage ; d’argile pour faire des briques, de ciment et de chaux. Enfin , cette île n’ayant ni de trop hautes montagnes, ni des plaines trop vastes, et se trouvant partout aussi riche en bois qu’en eau, elle peut passer pour un des plus beaux séjours du monde. Ses animaux et ses plantes sont peu différens de ceux du continent.

On a détaché du gouvernement de Maragnan le territoire de Piauhy, pour en former une capitainerie subordonnée : c’est une contrée montagneuse et encore couverte de forêts épaisses.

Le gouvernement de Para passe pour le plus grand du Brésil : Gran-Para ou Notre-Dame de Bélem en est la capitale. Cette ville,