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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/260

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rapporter à faire des prisonniers, qu’ils vont égorger dans leurs villages.

Léry prétend que, quoiqu’ils aient peu d’idées religieuses, ils croient à des esprits malfaisans et au pouvoir des devins. Il fut témoin de leurs danses, qui sont de véritables convulsions poussées jusqu’à l’évanouissement, et suivies des harangues de leurs sorciers.

« Pour conclusion, dit-il, ils frappèrent du pied droit plus fort qu’auparavant ; ils crachèrent chacun devant soi, et tous chantèrent deux ou trois fois en chœur, mais sur la même note, c’est-à-dire sans aucune variété de ton, hé, hé, hua ; hé, hua, hua, hua. Comme je n’entendais pas encore parfaitement leur langage, l’interprète me dit que dans la grande ballade ils avaient regretté en premier lieu leurs vaillans ancêtres ; qu’ensuite ils s’en étaient consolés par l’assurance de les aller rejoindre après la mort, et de se réjouir avec eux derrière les hautes montagnes ; qu’ils avaient menacé leurs ennemis de les prendre et de les manger ; enfin qu’ils avaient célébré un ancien débordement d’eau qui avait noyé tous les hommes, à l’exception des auteurs de leur race. »

On a cru devoir entrer dans ces détails sur des peuples qui passent avec raison pour les plus barbares de l’Amérique, et donner par leur exemple quelque idée de toutes les autres nations qu’on a nommées, sans avoir pu les faire connaître autrement. Cependant il ne