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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/318

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des îles qui sont formées par cette multitude de bras : ces Indiens, divisés en deux peuples, ont chacun leur cacique, qui sont continuellement en guerre ; ils ont leurs habitations sur terre en été ; mais pendant l’hiver ils demeurent sur des arbres, où leurs petites cabanes, pratiquées avec une admirable industrie, les garantissent des grandes inondations de l’Orénoque, qui, depuis mai jusqu’en septembre, monte d’environ vingt pieds au-dessus des terres. Cette incommodité ne leur permet guère de semer ; ils font un pain de moelle de palmier, auquel ils joignent pour nourriture leur pêche, leur chasse et divers fruits de leurs arbres. Les Cuparis et les Macuréos, deux nations qui habitent les bords de l’Orénoque, ne sont pas moins renommés par leur adresse et leur courage. Avant l’arrivée des Espagnols, ils faisaient une guerre continuelle à leurs voisins ; mais l’intérêt commun a réuni tous ces peuples contre leurs plus dangereux ennemis. Raleigh fut frappé d’un de leurs usages. À la mort de leurs caciques, ils commencent le deuil par de grandes lamentations ; mais ils n’enterrent pas leurs corps ; ils les laissent pourir, et lorsque les chairs sont entièrement consumées, ils prennent le squelette, qu’ils ornent de ses plus précieux joyaux, avec des plumes de diverses couleurs aux bras et aux jambes, et le gardent suspendu dans sa cabane. Les Arouacas, qui habitent la rive méridionale de l’Orénoque, réduisent en poudre le squelette de leurs parens morts, et brû-