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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/323

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tation sans demander aux Indiens s’ils avaient quelque plainte à faire de mes gens ; je les contentais avant mon départ, et je faisais châtier le coupable. Les deux canots même que j’avais fait enlever furent rendus aux Arouacas, et le pilote ne fut emmené qu’après avoir consenti volontairement à me suivre. Les Espagnols lui avaient donné le nom de Martin. »

Ce fut sous sa conduite que les Anglais continuèrent leur route. Quinze jours de navigation, pendant lesquels ils ne furent pas exposés à d’autre danger que celui des sables, les ramenèrent à la vue de l’Orénoque. Raleigh ne donne point le nom de plusieurs rivières dans lesquelles il s’engagea successivement, et ne tient pas un meilleur compte des hauteurs ; mais dans le lieu où il se représente ici, il avait à l’est la province de Carapana, qui était alors occupée par des Espagnols. Les Indiens de trois canots, qu’il se félicita d’avoir rencontrés, l’abordèrent sans crainte, après avoir su qu’il n’était pas de cette odieuse nation ; et, lui voyant jeter l’ancre, ils lui promirent de revenir le lendemain avec leur cacique. Il se trouva dans ce lieu une infinité d’œufs de tortue, qui furent un rafraîchissement fort agréable pour les Anglais. Le jour suivant ils virent arriver le cacique qu’on leur avait annoncé, avec une suite de quarante Indiens. Sa bourgade, qui n’était pas éloignée, se nommait Toparimaca. Il apportait aux Anglais diverses sortes de provisions, pour lesquelles ils lui firent boire du