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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/328

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cermo, qui a dix milles de long et cinq de large. Le lendemain ils arrivèrent au havre de Morquito, où ils étaient résolus de s’arrêter pour renouveler leurs provisions. Un de leurs Indiens fut envoyé au cacique Topiaouari, qui vint dès le jour suivant faire les honneurs de son port. C’était un vieillard de cent dix ans si robuste encore, qu’après avoir fait quatorze milles à pied pour venir voir ses hôtes, il retourna le même jour à sa bourgade. Les rafraîchissemens qu’il leur apporta étaient une grande quantité de gibier, de racines et de fruits.

Raleigh fit diverses questions à ce vieux cacique, qui avait été prisonnier des Espagnols. « Je lui appris, dit-il, quelle était ma nation, et le dessein où j’étais d’affranchir les Indiens, de la tyrannie des Espagnols. Ensuite lui parlant de la Guiane, je le priai de me donner quelques instructions, sur la manière d’y pénétrer. Il me répondit que le pays où j’étais, et tout ce qui bordait la rivière jusqu’à la province d’Emeric, en y comprenant celle de Carapana, faisait partie de la Guiane ; qu’en général les nations de toutes ces terres se nommaient Orinoccoponi, parce qu’elles confinent à l’Ornoque. Que celles qui habitaient entre ce fleuve et les monts d’Ouacarimar étaient comprises sous le même nom, et que de l’autre côté de ces montagnes il y avait une grande vallée, nommée Amariocopana, habitée aussi par d’anciens peuples de la Guiane. Je lui de-