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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/341

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milles puissantes par une nombreuse postérité.

» Persuadé par les raisons du cacique qu’il m’était impossible de rien entreprendre cette année contre les incas, il fallut réprimer notre passion pour l’or, qui nous aurait attiré comme aux Espagnols la haine et le mépris de ces Indiens. Qui sait même si, reconnaissant que nous ne pensions aussi qu’à les piller, ils ne se seraient pas joints à eux pour nous fermer l’entrée de leur pays ? C’était préparer de nouvelles difficultés aux Anglais qui pourront s’ouvrir la même route après nous ; au lieu que, suivant toute apparence, les peuples déjà familiarisés avec nous préféreront notre voisinage à celui des Espagnols, qui ont toujours traité leurs voisins avec la dernière cruauté. Le cacique, à qui je demandai un de ses sujets pour l’emmener en Angleterre et lui faire apprendre notre langue, me confia son propre fils. Je lui laissai deux jeunes Anglais, qui ne marquèrent point de répugnance à demeurer dans un pays où nous n’avions reçu que des témoignages de bonne foi et d’humanité.

» Je demandai à Topiaouari comment se fabriquaient les plaques d’or, et quelle méthode on employait pour les tirer des pierres et des mines. Il me répondit : « La plus grande partie de l’or dont on fait des plaques et des figures se tire du lac de Manoa et de plusieurs rivières où il se trouve en grains, et quelque-