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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/342

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fois en petits lingots. Les Eporémérios y joignent une portion de cuivre pour le travailler. Voici leur méthode : ils prennent un grand vase de terre plein de trous, dans lequel les grains et le cuivre sont mêlés ensemble ; ils mettent le vase sur un feu ardent, et, garnissant les trous de tuyaux de terre ou de pipes, ils soufflent jusqu’à ce que les deux métaux soient fondus : ensuite ils les versent dans des moules de terre ou de pierre. » J’ai apporté deux de ces figures en or, moins pour leur valeur que pour en faire connaître ici la forme ; car, affectant de mépriser les richesses des Eporémérios, je donnai en échange au cacique quelques médailles du même métal, qui contenaient le portrait de la reine. J’ai pris soin d’apporter aussi du minerai d’or, qui n’est pas rare dans ce canton, et que je crois aussi bon qu’il y en ait au monde ; mais, faute d’ouvriers et d’instrumens pour séparer l’or, il me fut impossible d’en prendre une grosse quantité. »

Raleigh n’oublia pas de recommander aux deux Anglais qu’il laissait à Topiaouari, de se procurer quelque ouverture pour aller trafiquer à Macuréguary, et de reconnaître soigneusement la route et les environs de cette ville. Il leur abandonna, dans cette vue, diverses marchandises, avec ordre de pénétrer, s’il était possible, jusqu’à Manoa ; ensuite il continua de descendre le fleuve, accompagné du cacique de Putima, chef de la province