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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/343

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d’Ouarrapana, qui, se trouvant chez Topiaouari, avait prié les Anglais d’aborder sur ses terres. Ils apprirent de lui-même que c’était lui qui avait massacré les Espagnols de Berréo, et sa confiance paraissait extrême pour les ennemis d’une nation qu’il avait offensée ; il leur offrit de les conduire au pied d’une montagne où la roche paraissait de couleur d’or.

Raleigh ne se reposa sur personne d’une observation de cette importance. Il partit lui-même avec les principaux de ses gens pour visiter une si riche montagne. On lui fit suivre aussitôt le bord d’une rivière nommée Mana, en laissant à droite un village qu’il entendit nommer Toutoutona, et qui appartient à la province de Faraco. Au delà, vers le sud, il arriva dans la vallée d’Amariocapana, qui contient un village du même nom, et qui lui parut un des plus beaux pays du monde : elle s’étend de l’est à l’ouest, au moins de soixante miles ; mais c’est le voyageur même qu’il faut entendre dans ses récits.

« De la rive du Mana nous passâmes à celle de l’Oiana, autre rivière qui traverse la vallée, et nous nous arrêtâmes au bord d’un lac que cette rivière forme de ses propres eaux. Comme nous étions fort mouillés, un de nos guides fit du feu en frottant deux bâtons l’un contre l’autre, et nous en allumâmes un assez grand pour y faire sécher nos habits ; mais tandis que nous prenions ce soin, l’apparition subite de quelques manatis ou lamantins, de la grosseur d’un