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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/344

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tonneau, qui se firent voir dans le lac, nous causa autant d’effroi que de surprise. Ce ne fut pas sans peine que nous continuâmes notre marche : il nous restait une demi-journée de chemin jusqu’à la montagne. Je pris le parti de renvoyer à bord le capitaine Keymis, parce que les informations du cacique me firent comprendre qu’à mon retour je pouvais me rapprocher de l’Orénoque par une voie plus courte. Keymis portait ordre à la galéasse de descendre à l’embouchure du Cumana, ou je promis de l’attendre pour m’épargner la peine de retourner jusqu’à Putima.

» Le même jour je passai au pied d’une montagne dont les divers rochers étaient de couleur d’or, comme ceux qu’on m’avait annoncés ; mais je ne pus vérifier s’ils étaient réellement de ce précieux métal. On me fit remarquer sur la gauche une autre montagne, qui semblait contenir aussi diverses sortes de minéraux : ainsi je n’eus que la joie d’un brillant spectacle. De là je me rendis par un chemin assez court au village d’Ariacoa, où l’Orénoque se partage en trois canaux. La galéasse était déjà descendue à Cumana, mais sans Keymis, qui n’avait pas eu le temps de lui porter mes ordres. Je laissai à Cumana deux de mes gens pour l’attendre ; et, me proposant d’y revenir joindre les canots, je fis partir les capitaines Thyn et Grenville avec la galéasse. Ensuite je me remis en chemin vers la montagne du cacique, en prenant ma route vers Émériac, qui