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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/391

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se réunit au Rio-Negro, un des affluens de l’Amazone, ainsi que nous l’avons vu dans le voyage de La Condamine. Les Indiens donnent au Rio-Negro le nom de Guaïnia. Jusqu’au confluent du Guaviaré, il coule le long de la pente méridionale des monts Parimé. La nature du sol, et sa jonction avec la Guaviaré et l’Atabopo, qui viennent de la cordillière de Santa-Fé, le déterminent à se diriger tout d’un coup au nord-est. Par ignorance de la géographie, on a long-temps pris le Guiaviaré pour le principal bras de l’Orénoque. À San-Fernando de Atabopo, l’Orénoque, qui a pris son cours au nord, perce une chaîne de collines, de rochers, et forme les cataractes d’Atourès et de Maypourès. Son lit est tellement rétréci par des masses de rochers gigantesques, qu’il semble partagé en différens réservoirs par des digues naturelles ; en pénétrant dans les terres, il forme au milieu des rochers des baies très-pittoresques. Depuis le confluent de l’Apouré, il se dirige à l’est, sépare jusqu’à l’Océan les forêts impénétrables de la Guiane de savanes d’une longueur immense, et entoure de trois côtés un groupe de montagnes ; après Carichana, où il s’ouvre un passage par un défilé très-étroit, il est libre de rochers et de tourbillons : enfin, après un cours de trois cents lieues, il entre dans l’Océan en formant un delta très-étendu, situé vis-à-vis l’île de la Trinité. Sa principale embouchure, située un peu plus au sud-est, ressemble à un lac sans bords,