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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/10

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vivres, que les deux Anglais furent menacés d’y mourir de faim. Bientôt il fallut employer la force. On fit marcher un corps de troupes, auquel rien ne résista, et neuf seigneurs signèrent un traité de dépendance et de soumission. Après cet engagement, la colonie ne tarda point à s’étendre ; et les troubles de la métropole continuèrent de lui fournir un grand nombre de fugitifs, surtout de sectaires, qui cherchaient une retraite qu’on leur refusait dans le reste de l’univers, et qui s’établirent dans les diverses provinces dont la Nouvelle-Angleterre est composée.

Ce pays s’étend au moins à trois cents milles sur la côte maritime, sans compter les détours. On ne lui donne nulle part plus de cinquante milles de largeur. Sa situation est entre les 40 et 45e. degrés de latitude du nord ; et ses bornes sont le Canada au nord, le New-York à l’ouest, et l’Océan à l’est et au sud. Quoiqu’au milieu de la zone tempérée, son climat n’est pas si doux ni si régulier que celui des pays parallèles en Europe, tels que plusieurs provinces d’Italie et de France. On assure que le climat de la Nouvelle-Angleterre est à celui de la Virginie ce que le climat d’Écosse est à celui d’Angleterre. Les étés, y sont plus courts et plus chauds que les nôtres ; les hivers plus longs et plus froids. Cependant l’air y est sain, avec si peu de variété, qu’on y jouit souvent du temps le plus pur et le plus serein pendant deux ou trois mois consécutifs. À Boston, le