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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/132

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les débiter en Canada. Les deux colonies s’entre-aidant ainsi mutuellement, et ne pouvant manquer de s’enrichir par un commerce mutuel, pourraient s’associer pour d’autres entreprises qui seraient d’un nouvel avantage et pour elles et pour le royaume, telles que d’ouvrir les mines de fer. Alors celles du royaume et les bois pourraient jouir de quelque repos, ou du moins on ne serait plus obligé de tirer du fer de Suède et de Biscaye.

Dans le voyage de France au Canada, les vaisseaux courent toujours de grands risques au retour, s’ils ne prennent la saison du printemps, tandis que les petits bâtimens de Québec, qui choisiraient les occasions et qui auraient toujours des pilotes exercés, ne craindraient rien en allant au cap Breton. Qui les empêcherait même de faire deux voyages par an, et d’épargner ainsi aux vaisseaux de France la peine de remonter le fleuve Saint-Laurent ? ce qui abrégerait leur voyage de moitié.

D’ailleurs ce n’était pas seulement par une plus grande consommation des marchandises de France que ce nouvel établissement pouvait devenir fort utile au royaume, mais encore par la commodité qu’il lui donnerait de faire passer ses vins, ses eaux-de-vie, ses toiles, ses rubans, ses taffetas, etc., aux colonies anglaises. Cet objet seul était important, puisque les Anglais trouveraient leur compte à se fournir au cap Breton de toutes ces marchan-