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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/133

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dises, et pour le continent d’Amérique, où leurs colonies étaient fort peuplées, et non-seulement pour leurs îles, mais pour celles des Hollandais, avec lesquels ils étaient en commerce. Combien ne tirerait-on pas d’argent de toutes ces colonies, dans la supposition même que l’entrée des marchandises françaises n’y fût pas ouvertement permise !

Enfin l’établissement du cap Breton ne manquerait point d’engager les negocians de France à faire partir des vaisseaux pour la pêche des morues, parce que, cette île fournissant le Canada de marchandises, les bâtimens qu’ils enverraient pour cette pêche feraient leur charge moitié en marchandises, moitié en sel, et gagneraient doublement ; au lieu que les navires français qu’on y employait alors à la pêche des morues ne se chargeaient que de sel.

On faisait valoir aussi l’augmentation de cette pêche, qui pourrait mettre la France en état de fournir l’Espagne et tout le Levant. Celle des baleines, qui est très-abondante dans le golfe vers les côtes de Labrador, et dans le fleuve Saint-Laurent jusqu’à Tadoussac, pouvait entrer encore dans les mêmes vues. Un navire destiné à cette pêche pourrait se charger en France de marchandises qu’il vendrait au cap Breton ou qu’il laisserait aux correspondans de ses amateurs. Il y prendrait des futailles pour la pêche, qui est d’autant plus aisée dans ces parages, qu’elle ne s’y fait pas en