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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/134

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hiver, comme dans le nord de l’Europe, où les bâtimens des pêcheurs étant au milieu des glaces, il arrive souvent que les baleines se perdent dessous lorsqu’elles sont harponnées. Non-seulement ces navires pourraient faire un double gain sur ce qu’ils apporteraient au cap Breton, et sur leur pêche, mais l’argent qui passe en Hollande pour les huiles de baleine, ne sortirait pas de France.

Outre les mâts et le bois de construction que l’île pouvait fournir d’elle-même, elle est à portée d’en tirer du canada ; ce qui augmenterait le commerce entre les deux colonies, et faciliterait au royaume la construction des navires. Qui empêcherait même d’en construire au cap Breton, où l’on peut tirer du Canada tout ce qui manque à l’île pour cette entreprise ? On pourrait y établir aussi un commerce de mâts et de planches de sapin avec les Antilles. Enfin il n’y avait point de relâche plus commode, ni de retraite plus sûre que l’île du cap Breton pour les navires, de quelque part qu’ils vinssent de l’Amérique ; et, dans les temps de guerre, ce serait une station d’où non-seulement on troublerait le commerce des colonies anglaises, mais par laquelle on pourrait se rendre maître de toute la pêche des morues avec un petit nombre de frégates.

À l’explication de ces avantages l’auteur de mémoire joignait les moyens qui pouvaient faciliter l’exécution du nouvel établissement ; mais la guerre, qui continua quelques années,