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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/149

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monté jusqu’à sept ou huit cents lieues. Les coureurs de bois, dit La Hontan, n’ont pas été au delà du lac de Lenemignon ou Alimipegon, qui se décharge dans le lac Supérieur, comme celui-ci tombe dans le lac Huron, le lac Huron dans le lac Érié, le lac Érié dans le lac Ontario. C’est de ce dernier lac que sort ce grand fleuve, qui coule vingt lieues assez paisiblement, ensuite trente autres avec rapidité jusqu’à Mont-Réal, d’où il continue son cours avec modération jusqu’à celle de Québec, s’élargissant de là peu à peu jusqu’à son embouchure, qui en est à plus de cent lieues. S’il en faut croire les sauvages du nord, ajoute le même voyageur, il tire son origine du grand lac des Assinipouels, cinquante ou soixante lieues au-delà de celui de Lenemignon. Au nord de son embouchure, on trouve le Labrador, que les Anglais nomment Nouvelle-Bretagne, habité par des Indiens fort sauvages avec lesquels on n’a point d’autre commerce que celui des pelleteries, et dont le pays s’étend jusqu’à la baie d’Hudson.

La Hontan donne au lac Supérieur environ cinq cents lieues de circuit, en y comprenant le tour des anses et des petits golfes. Cette petite mer d’eau douce est assez tranquille depuis le commencement de mai jusqu’à la fin de septembre. Le côté du sud est le plus sûr pour la navigation des canots, parce qu’il contient quantité de baies et de petites rivières où l’on peut relâcher dans le mauvais temps : ses bords ne sont point habités par des Indiens séden-