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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/179

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cep, qui s’élève jusqu’au sommet. Il n’avait point encore fait cette remarque, parce qu’il s’était toujours arrêté dans des lieux ouverts ; mais on l’assura que rien n’était si commun jusqu’au Mexique. Ces vignes ont le pied fort gros, et portent beaucoup de raisins. Les grains ne sont que de la grosseur d’un pois, apparemment faute de culture. C’est un rafraîchissement si délicieux pour les ours, qu’ils vont les chercher sur les plus grands arbres ; mais ils n’ont que le reste des oiseaux, qui ont bientôt vendangé des forêts entières.

Le 13, après avoir passé l’île aux Chevreuils, et s’être arrêté trois lieues plus loin, à l’île aux Gallots, qui est par le 43e. degré 33 minutes, il fallut faire une traversée d’une lieue et demie pour arriver à la pointe, que cette raison fait nommer Traverse. On gagne ainsi plus de quarante lieues, qu’il faudrait faire en côtoyant la terre ferme. De la pointe de l’île aux Gallots on découvre à l’ouest la rivière de Chouguen, ou d’Onnontagué, qui en est éloignée de quatorze lieues. Dans le calme, on tire droit sur cette rivière, pour s’épargner encore un circuit de quinze ou vingt lieues. Six rivières qu’on laisse à gauche, en prenant cette route, sont célèbres par l’excellence de leur poisson ; c’est d’abord celle de l’Assomption, qui n’est qu’à une lieue de la pointe de Traverse ; ensuite celle de Sable, trois lieues plus loin ; celle de la Planche, deux lieues au delà ; celle de la Grande-Famine, à deux autres lieues ; celle de