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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/181

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faire monter la séve. Il y a dans ce canton des aigles d’une prodigieuse grandeur. On y est sur la frontière du pays des Iroquois.

Quelques lieues plus loin, l’observateur passa devant l’embouchure de la rivière d’Onnontagué, qui lui parut large d’un arpent. Les terres y sont basses, mais revêtues de beaux bois. C’est dans cette rivière que se déchargent toutes celles qui arrosent les cantons des Iroquois ; et sa source est un fort beau lac, nommé gannantaha, qui a des salines sur ses bords. À dix lieues de l’Onnontagué on trouve la baie des Goyogouins. Toute la côte, dans cet espace, est variée de marais et de terres hautes, un peu sablonneuses, mais couvertes de très-beaux arbres, surtout de chênes, qu’on croirait plantés de la main des hommes. La baie des Goyogouins est un des plus beaux endroits du monde. Une presqu’île couverte de bois s’avance au milieu, et forme comme un théâtre. À gauche, on aperçoit dans l’enfoncement une petite île qui cache l’entrée d’une rivière par où les Goyogouins descendent dans le lac. On se rend de cette baie à celle des Tsonontouans ; mais on rencontre dans l’intervalle, une petite rivière dont on rapporte des singularités fort curieuses : elle se nomme Cascouchiagon. Quoique son embouchure ne soit ni large ni profonde, elle s’élargit un peu plus haut, et les plus grands vaisseaux y pourraient être à flot. Ensuite on est arrêté par une chute qui n’a pas moins de soixante pieds