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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/182

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de haut, et de deux arpens de large. Une portée de fusil au-dessus, on en trouve une seconde de même largeur, mais moins haute de deux tiers ; et, demi-lieue plus loin, une troisième haute de cent pieds et large de trois arpens. Après ces grandes cataractes on rencontre plusieurs rapides ; et cinquante lieues plus loin on trouve une quatrième chute, qui ne cède en rien à la troisième. Le cours de cette rivière est de cent lieues ; et lorsqu’on l’a remontée l’espace d’environ soixante, on n’en a que dix par terre, en prenant à droite pour arriver à l’Ohio ou la belle Rivière, dans un lieu nommé Ganos, où l’on trouve une fontaine dont l’eau a l’épaisseur de l’huile et le goût du fer : les sauvages l’emploient dans leurs maladies pour apaiser toutes sortes de douleurs.

La baie des Tsonotouans est charmante. Une jolie rivière y serpente entre deux prairies bordées de coteaux ; et l’on y découvre des vallées d’une grande étendue, qui sont bornées par des forêts. Le 22, on passa devant une autre baie, qui se nomme le Grand-Marais ; et dès l’après-midi du même jour on entra dans le détroit de Niagara. C’est un espace de quatorze lieues, qui fait la communication du lac Érié avec le lac Ontario, et par lequel le fleuve Saint-Laurent passe du premier dans l’autre. Depuis l’entrée, par le lac Ontario, jusqu’à la grande chute du fleuve, ce détroit porte le nom de rivière de Niagara. L’inter-