Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/183

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valle est d’environ six lieues, et l’on trouve à l’entrée le fort du même nom ; mais il n’existe que depuis le voyage du P. Charlevoix. M. de Joncaire, qui en est le fondateur, avait alors un petit établissement trois lieues plus loin, sur le bord du détroit, accompagné de quelques cabanes d’Américains. On fait le sud en entrant dans la rivière de Niagara ; et l’habitation de cet officier, à laquelle on donnait d’avance le nom de fort, était sur la gauche, à cette distance du lieu où le fort est aujourd’hui.

Après avoir passé quelques jours dans une compagnie fort agréable, l’observateur eut à monter d’affreuses montagnes pour se rendre au fameux saut du Niagara, au-dessus duquel il devait se rembarquer. Ce voyage est de trois lieues ; il était autrefois de cinq ou six, parce qu’on passait de l’autre côté de la rivière, c’est-à-dire à l’occident, et qu’on ne s’embarquait qu’à deux lieues au-dessus de sa chute ; mais on a trouvé sur la gauche, à un demi-quart de lieue de cette cataracte, une anse où le courant n’est pas sensible, et où l’embarquement se fait sans péril.

La chute du fleuve Saint-Laurent, dans ce détroit, forme une des plus belles cascades de la nature. Suivant les observations auxquelles on s’attache, La Hontan s’est également trompé sur sa hauteur et sur sa figure. « Il est certain, dit l’observateur, que, si l’on mesure la hauteur par les trois montagnes qu’on a d’abord à franchir, il n’y a pas beaucoup à rabattre de