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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/209

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peu de précaution qu’elle apportait au choix de ses ouvriers. La Renaudière et tous ses mineurs n’ayant pas même été capables de faire du plomb, il se forma une compagnie particulière pour les mines de Marameg ; et c’était un de ses directeurs qui présidait au travail en 1721. Après les avoir visitées soigneusement, il avait trouvé une couche de plomb à deux pieds de profondeur, sur toute une chaîne de montagnes qui s’étend assez loin. Il s’exerçait dans ce lieu, avec l’espérance de trouver une mine d’argent sous le plomb ; mais l’observateur en augura mal, sur le témoignage d’un autre Français, qui était depuis quelques années dans le même canton. En effet, on n’a point appris que cette entreprise ait eu plus de succès que toutes les précédentes.

On trouve, après la rivière de Marameg, les Kaskaskias, mission très-florissante, que les jésuites ont divisée pour former deux villages d’Américains au lieu d’un. La plus nombreuse est sur le bord même du Mississipi. Une demi-lieue plus bas, on arrive au fort de Chartres, qui n’est qu’à cent pas du fleuve. Du Gué de Bois-Brillant, gentilhomme canadien, y commandait alors pour la compagnie, à laquelle cette place appartient ; et tout l’espace jusqu’au fleuve commençait à se peupler de Français. Quatre lieues plus loin, mais à moins d’une lieue du fleuve, on rencontre une grosse bourgade de Français presque tous Canadiens, qui ont un jésuite pour curé. Le