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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/224

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part sont couvertes de feuilles et de paille de maïs. Quelques-unes sont construites de torchis, revêtues, en dehors et en dedans, de nattes fort minces. Celle du grand chef est plus grande et plus haute que les autres, fort proprement crépie, et placée sur un terrain de quelque élévation, isolé de toutes parts. Elle donne sur une grande place qui n’a rien de régulier. L’observateur y vit, pour tout meuble, une couche de planches, fort étroite, élevée de deux ou trois pieds de terre, sur laquelle il jugea que le chef étend une natte ou quelque peau pour se coucher. Ces cabanes sont fort blanches, quoiqu’elles n’aient aucune ouverture pour la fumée. Le temple est à côté de celle du grand chef, à l’extrémité de la place, et tourné vers l’orient ; il est composé des mêmes matériaux que les cabanes ; mais sa forme est différente ; c’est un carré long, d’environ quarante pieds dans sa longueur sur vingt de large, avec un toit simple de la figure des nôtres, et deux aigles de bois aux deux extrémités. La porte est au milieu de la longueur du bâtiment, qui n’a point d’autre ouverture ; et des deux côtés il y a un banc de pierre. L’intérieur répond au dehors : trois pièces de bois, placées en triangle, qui occupent presque entièrement le milieu du temple, y brûlent en l’honneur du soleil, mais d’un feu lent, qu’un sauvage, honoré du titre de gardien du temple, est obligé d’attiser. Si le temps est froid, le gardien peut avoir son feu à part ; mais il n’est permis à personne de