Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les Français de l’établissement des Natchés arrêtèrent l’observateur plus long-temps qu’il ne s’y était attendu. Rendons-lui le titre de missionnaire et de prêtre dans les exercices qui l’occupèrent. Il fait une peinture fort étrange de la religion de cette colonie. La rosée du ciel, dit-il, n’est pas encore tombée sur ce pays, qui peut se vanter, plus qu’aucun autre, d’avoir la graisse de la terre en partage. Iberville y avait destiné un jésuite qui l’accompagnait au second voyage. Il se flattait d’établir le christianisme dans une nation dont il ne doutait pas que la conversion n’entraînât celle de toutes les autres ; mais ce missionnaire crut trouver de plus favorables dispositions dans le village des Bayagoulas ; et lorsqu’il eut formé le dessein de s’y fixer, il fut rappelé en France par d’autres ordres. Ensuite un ecclésiastique du Canada fut envoyé aux Natchés ; mais ses travaux furent sans succès, quoique, suivant l’expression de l’auteur, il eût gagné les bonnes grâces de la femme du grand chef. Il fut tué par des sauvages, dans un voyage qu’il fit à la Maubile. Un autre prêtre avait eu le même sort aux Akansas. Depuis la mort de ces deux missionnaires, toute la Louisiane, au-dessous des Illinois, est demeurée sans ministre ecclésiastique, à l’exception des Tonicas, qui ont eu, pendant plusieurs années, un troisième prêtre qu’ils estimaient assez pour en avoir voulu faire leur chef, mais qui n’en prirent pas plus de goût pour le christianisme. Cet abandon ne regar-