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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/235

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de profondeur ; mais on y trouve quelques petites habitations particulières et des entrepôts pour les grandes concessions. Un village de Chaounchas qu’on y voyait autrefois, et dont les ruines subsistent encore, est aujourd’hui de l’autre côté du fleuve, une demi-lieue plus bas, et les sauvages y ont transporté jusqu’aux ossemens de leurs morts. La côte s’élève au-dessous : c’est là que l’observateur juge qu’on aurait dû placer la ville ; elle n’y serait, dit-il, qu’à vingt lieues de la mer ; avec un vent médiocre du sud au sud-est, un navire y monterait en quinze heures.

Après avoir passé plus de six mois à la Nouvelle Orléans, il partit le 22 juillet, pour se rendre au Biloxi, qui était le quartier-général de la colonie française. La nuit suivante, il descendit par un nouveau circuit du fleuve, nommé le Détour-aux-Piakimines, et bientôt il se trouva au milieu de ce qu’on appelle les Passes-du-Mississipi. On ne saurait manœuvrer ici avec trop d’attention pour les éviter ; et si l’on y était entraîné, il serait presque impossible d’en sortir. La plupart ne sont que de petits ruisseaux, dont quelques-uns même ne sont séparés que par des hauts-fonds presqu’à fleur d’eau : c’est la barre du Mississipi qui a multiplié ces passes à mesure que les eaux du fleuve, bridées par les nouvelles terres qui se forment de jour en jour, cherchent à s’échapper par où elles trouvent le moins de résistance ; et si l’on n’y prenait gar-