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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/253

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ardeurs du soleil en été, et, dans toutes les saisons, aux intempéries de l’air, ils ne soient pas encore plus noirs. Il est moins facile d’expliquer d’où vient qu’à l’exception des cheveux, qu’ils ont tous fort noirs, des cils et des sourcils, que quelques-uns même s’arrachent, ils n’ont pas un poil sur tout le corps, et presque tous les Américains leur ressemblent sur ce point. Ce qu’il y a de plus étonnant, c’est que leurs enfans naissent avec un poil rare, assez long, qui disparaît dans l’espace de huit jours. On voit aussi quelques poils au menton des vieillards, comme il arrive en Europe aux femmes d’un certain âge. »

Quoique les observations précédentes conviennent à la plus grande partie des nations sauvages, on y remarque néanmoins plusieurs différences ; et c’est ici le lieu de rassembler les connaissances qu’on doit aux missionnaires sur les divers peuples qui habitent cette grande partie du continent.

En commençant par le nord, les Esquimaux, dont on a déjà parlé, sont les seuls habitans connus de cette vaste contrée qui est entre le fleuve Saint-Laurent, le Canada et la mer du Nord. On en a même trouvé assez loin, en remontant la rivière de Bourbon qui descend de l’ouest dans la baie d’Hudson. L’origine de leur nom n’est pas certaine ; mais on prétend qu’il signifie mangeurs de viande crue ; et réellement, de tous les Américains, on ne connaît qu’eux qui mangent de la chair crue, quoiqu’ils