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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/31

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bâtirent un fort par l’ordre des mêmes États, qui firent prendre alors au pays le nom de Nouvelle-Belge. Ensuite diverses colonies, transportées successivement, y fondèrent quelques villes, dont la principale fut nommée Nieuwe-Amsterdam.

Malgré la jalousie des Anglais, cet établissement se soutint sans troubles jusqu’à la première guerre que la Hollande eut avec eux, sous le règne de Charles ii, qui fit, partir Robert Carr avec des forces auxquelles il y avait peu d’apparence que les Hollandais se trouvassent capables de résister.

Carr se rendit à l’embouchure du Hudson-river vers la fin de 1664, dans un temps où la colonie hollandaise ne pouvait encore être informée de la rupture de l’Angleterre avec les États-Généraux. Il débarqua trois mille hommes dans l’île Monohattan. On n’avait jamais envoyé tout à la fois dans l’Amérique un si grand nombre d’Anglais armés. Ils marchèrent droit à Nieuwe-Amsterdam. Carr avait ordre d’annoncer la paix et la protection de la couronne d’Angleterre à ceux qui la recevraient avec soumission. Tous les habitans acceptèrent cette loi. On trouva les maisons de la ville fort bien bâties de pierres et de briques, et couvertes d’un mélange de tuiles rouges et noires, qui, sur un terrain assez haut, formaient une agréable perspective du côté de la mer. Plus de la moitié des Hollandais demeurèrent, et ne firent pas difficulté de prêter serment au