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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/310

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qui leur sert de jupe, et qui les enveloppe depuis la ceinture jusqu’au milieu des jambes. Les deux sexes sont également curieux de chemises, mais ils ne les mettent par-dessous la camisole que lorsqu’elles sont sales ; et la plupart les y laissent jusqu’à ce qu’elles tombent de pouriture, car jamais ils ne se donnent la peine de les laver. Les camisoles de peau sont ordinairement passées à la fumée, comme les chaussons, c’est-à-dire qu’après les avoir laissé pénétrer de fumée, on les frotte un peu ; et, dans cet état, elles peuvent se laver comme le linge. Une autre préparation est de les faire tremper dans l’eau, et de les frotter dans les mains jusqu’à ce qu’elles soient sèches et maniables. Mais les étoffes et les couvertures de l’Europe leur paraissent beaucoup plus commodes.

Les piqûres qu’ils se font à quelques parties du corps passent moins pour une parure que pour une défense contre les injures de l’air et contre la persécution des mouches. Il n’y a que les pays occupés par les Anglais, surtout la Virginie, où l’usage de se faire piquer par tout le corps soit commun. Dans la Nouvelle-France, la plupart se bornent à quelques figures d’oiseaux, de serpens et d’autres animaux ; ou même à des feuillages sans ordre, chacun suivant son caprice, souvent au visage, et quelquefois même sur les paupières. Quantité de femmes se font piquer aux endroits du visage qui répondent aux mâchoires, pour se