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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/37

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France, pour voyager pendant quelques années ; mais il reçut à Turin une lettre de son père, qui, étant nommé vice-amiral, ne voulut point se mettre en mer sans laisser à son fils le gouvernement de sa maison. Le chevalier Penn ne jouit pas long-temps de sa dignité ; il mourut au retour de son expédition, après avoir obtenu pour récompense de ses services la promesse d’une donation considérable dans le continent de l’Amérique. On ne doute point qu’un de ses parens, établi à la Nouvelle-Angleterre, ne lui eût inspiré ce dessein par de flatteuses peintures du pays ; mais le jeune Penn, plus occupé de ses idées de religion, fut long-temps sans solliciter la faveur promise à son père, jusqu’à ce que, voyant sa secte persécutée en Angleterre par toutes les cours spirituelles, il résolut de s’offrir pour chef à ceux qui voudraient le suivre, et d’aller prendre possession avec eux des terres qui lui furent accordées. Ses lettres-patentes sont du 4 mars 1680 : elles lui donnaient, sous le nom de Pennsylvanie, qui est formé du sien, tout l’espace situé entre le 42e. degré de latitude nord, et la mer, avec les îles qui appartiennent à cette étendue ; de sorte que le pays dont il devenait propriétaire était bordé à l’est par la baie et la rivière de Delaware ; au nord, par le New-Jersey occidental, ou plutôt le New-York, car il s’étend bien au-dessus des deux Jersey ; à l’ouest, par les nations américaines, vers les sources des rivières de Susquahanahg et