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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/69

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vernement d’Angleterre la permission de former un établissement particulier dans la Nouvelle Géorgie. Non-seulement elle lui fut accordée ; mais, ayant obtenu de la cour de France, à la prière de sa majesté britannique, la liberté de s’embarquer à Calais, et s’y étant rendu avec sa troupe, les Anglais lui firent l’honneur de l’envoyer prendre par un vaisseau du roi, qui le transporta heureusement à Savannah. Il y bâtit une ville, qu’il nomma Purisbourg, à vingt-quatre milles de celle des Anglais, sur le bord septentrional du même fleuve. On y comptait cent maisons, dès l’origine.

Les émigrans de Strasbourg avaient aussi formé leur établissement au-dessus de la ville anglaise, et lui avaient donné le nom d’Ébenezer ; mais divers inconvéniens qu’ils n’avaient pu prévoir les dégoûtèrent bientôt de ce lieu, et leur firent souhaiter d’être transférés à l’embouchure de Savannah. Le baron Van-Reek, qui les commandait, n’eut pas plus tôt appris le retour d’Oglethorpe, qu’il le pria d’approuver ce changement. Oglethorpe ne rejeta point leur demande ; mais il voulut reconnaître par ses propres yeux la justice de leurs plaintes. Ce délai pouvait passer d’ailleurs pour un acte d’autorité, qui confirmait le domaine des Anglais. Il fit dans la même vue non-seulement le voyage d’Ébenezer, mais en même temps celui des autres établissemens étrangers. C’est à sa relation qu’on s’attache ici.