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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/70

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« Je me rendis d’abord à la plantation du chevalier François Bathurst, six milles au-dessus de Savannah. J’y montai à cheval ; et de là, par un moulin à scier, établi par quelques Anglais, j’arrivai le soir du même jour à Ébenezer. Les Saltzbourgeois y avaient déjà construit un beau pont de bois sur le fleuve. Leur ville était composée d’un grand nombre de cabanes, toutes de planches, à l’exception de quatre grands édifices de briques et de charpente, deux desquels tenaient lieu d’église, et servaient aussi de logement aux ministres ; le troisième était une école ; et le quatrième un magasin public. Je fus surpris que les habitans pensassent à quitter un établissement si avancé, et je m’efforçai de leur ôter ce dessein de l’esprit ; mais ils insistèrent, et joignirent à leurs motifs tant de prières et de larmes, que je fus obligé de me rendre, et je promis de leur tracer le plan d’une autre ville dans le lieu qu’ils désiraient. J’allai passer la nuit à la plantation de M. Pury, et dès le lendemain, je retournai à Savannah, d’où je partis aussitôt pour aller prendre possession de l’île Saint-Simon : ce fut un voyage d’environ deux jours. En arrivant dans cette île, je fis mettre la main au travail. On eut bientôt élevé quelques maisons de bois, couvertes de feuilles de palmier, avec un cellier et un magasin. Je traçai le plan d’un fort à quatre bastions.

» De là j’allai visiter les montagnards écossais dans leur ville de Darien. Ils me firent toute