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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/134

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raissait être être le principal conseiller du roi, il nous demanda très-sérieusement si nous avions un dieu, Eatoua, dans notre pays, et si nous avions coutume de le prier. Quand nous lui dîmes que nous reconnaissions une divinité invisible, qui a crée toutes choses, et que nous lui adressions nos prières, il parut fort content ; et il fit des réflexions sur nos réponses à plusieurs des personnes assises autour de lui. Il semblait ensuite nous avouer que les idées de ses compatriotes correspondaient aux nôtres en ce point.

» Tandis qu’É-ti parlait de matières religieuses, le roi Ouahitoua s’amusait avec la montre du capitaine Cook. Après avoir examiné d’un œil curieux le mouvement de tant de rouages qui semblaient marcher seuls, et montré son étonnement du bruit qu’elle faisait (ce qu’il ne pouvait pas exprimer autrement qu’en disant : elle parle, parou), il la rendit, en demandant à quoi elle servait : nous lui fîmes concevoir avec beaucoup de peine qu’elle mesurait le jour ; et qu’en cela elle était semblable au soleil, dont lui et ses compatriotes employaient la hauteur pour diviser le temps. Dès qu’il eut compris cette explication, il lui donna le nom de petit soleil, afin de nous montrer qu’il entendait parfaitement tout ce que nous lui avions dit.

» Avant notre départ, nous fîmes une dernière visite au roi. Un de nos soldats de marine, montagnard écossais, joua de la cornemuse devant le prince ; et sa musique grossière,