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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/171

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d’en prendre soin, et de le montrer aux premiers vaisseaux qui arriveraient. Ce bon vieillard m’embrassa les larmes aux yeux. On ne nous parla pas dans cette entrevue des habits de M. Sparrman : je jugeai qu’on ne les avait pas trouvés, et je n’en dis rien, de peur d’affliger Oréo au sujet de choses que je ne lui avais pas donné le temps de recouvrer, car il était de très-bonne heure.

» En arrivant aux vaisseaux, nous les trouvâmes entourés d’une foule de pirogues remplies de cochons, de volailles et de fruits que nous amenaient les insulaires, comme au premier jour de notre arrivée. À peine eus-je monté à bord, qu’Oréo lui-même vint m’annoncer que les voleurs étaient pris, et qu’il désirait que je me rendisse à terre, ou pour les punir, ou pour assister à leur châtiment ; mais cela était impossible, car la Résolution mettait à la voile, et l’Aventure était déjà hors du havre. Oréo resta avec nous jusqu’à plus d’une demi-lieue en mer, et il me fit ensuite de tendres adieux : il s’en retourna sur une pirogue manœuvrée par un seul homme et par lui-même : toutes les autres étaient parties. J’eus regret de ne pas descendre à terre avec lui, afin de voir de quelle manière ils punissent les coupables : je suis sûr que cette raison seule l’avait déterminé à venir à bord.

» Durant notre courte relâche à l’île fertile de Houaheiné, les deux vaisseaux achetèrent trois cents cochons, outre des volailles et des