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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/180

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» Oréo était d’une taille moyenne, mais très-gros ; il avait une physionomie pleine d’expression et d’esprit, une barbe clair-semée, d’un brun rougeâtre. Bannissant la cérémonie et l’affectation, il badinait et riait avec nous de très-bon cœur. Sa femme était âgée ; cependant son fils et sa fille ne paraissaient avoir que douze ou quatorze ans : la fille était très-blanche ; ses traits, et en particulier ses yeux, assez semblables à ceux des Chinois, son nez très-bien fait, ne ressemblaient pas beaucoup à ceux du reste de la nation : elle était petite et mignarde ; toute sa personne, et en particulier ses mains, avaient de l’élégance et de la grâce ; seulement ses jambes et ses pieds étaient un peu grands ; ses cheveux courts nuisaient à sa figure ; mais rien de si engageant que ses manières ; quand elle sollicitait quelque chose, il n’était pas possible de rien refuser à sa voix douce et agréable. Au lieu de rester dans la maison, nous nous promenâmes au milieu des bocages, tirant quelques oiseaux et cueillant des plantes. Le bas peuple nous témoigna plus de familiarité et de confiance qu’à Houaheiné ; maïs il ne nous importunait point par ses demandes comme à Taïti. L’après-midi, nous tuâmes dans une autre excursion des martins-pêcheurs ; et au moment où je venais de tirer le dernier, nous rencontrâmes Oréo et sa famille qui se promenaient dans la plaine avec le capitaine Cook. Le chef ne remarqua pas l’oiseau que je tenais à ma main, mais sa fille déplora