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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/24

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lant les Européens par des cris. Debout sur un rocher, l’homme était armé de sa massue, et derrière lui, au bord du bois, étaient les deux femmes, ayant chacune une pique à la main.

Ils avaient le teint de couleur d’olive ou d’un brun foncé ; leurs cheveux étaient noirs et bouclés, remplis d’huile et de poussière d’ocre rouge. L’homme les portait attachés sur le haut de la tête, et les femmes courts. Leurs corps étaient très-bien proportionnés dans la partie supérieure ; mais leurs jambes étaient minces, tournées en dehors et mal faites. On leur cria, dans la langue de Taïti, tayo, harré, ami, viens ici.

« L’homme ne put s’empêcher de montrer beaucoup de crainte lorsque notre canot s’approcha du rocher (c’est Cook qui parle) : cependant il garda son poste avec intrépidité, et il ne se remua pas même pour ramasser les petits présens que nous lui jetions à terre. Enfin je débarquai tenant à la main des feuilles de papier blanc ; j’allai à lui et je l’embrassai ; je lui offris les bagatelles que j’avais sur moi, et je dissipai sur-le-champ sa frayeur. Bientôt après les deux femmes, les officiers qui s’étaient embarqués avec moi, et quelques-uns des matelots vinrent nous joindre. Nous passâmes ensuite environ une demi-heure à parler sans nous entendre ; la plus jeune des deux femmes, qui babillait continuellement, eut la plus grande part dans cette conversation. Nous leur offrîmes du poisson et de la volaille que nous avions