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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/25

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dans notre canot ; mais ils rejetèrent ces dons, et ils nous firent entendre qu’ils n’en avaient pas besoin : le soir il fallut les quitter ; alors la plus jeune des femmes, qui par la volubilité de sa langue surpassait toutes les parleuses que j’aie jamais rencontrées, dansa devant nous ; l’homme nous examina avec beaucoup d’attention.

» Le lendemain au matin, je fis avec MM. Forster et Hodges, le peintre, une autre visite aux naturels du pays ; je leur portai diverses choses qu’ils reçurent avec beaucoup d’indifférence, si l’on en excepte les haches et les clous, qu’ils estimaient plus que tout le reste. Cette entrevue se passa au même endroit que celle de la veille ; nous vîmes alors toute la famille, composée de deux femmes (que nous prîmes pour les épouses du Zélandais), d’une troisième très-jeune, d’un garçon d’environ quatorze ans, et de trois petits enfans, dont le plus jeune était à la mamelle. Ils étaient tous de bonne mine, excepté l’une des femmes qui avait une grosse loupe sur la lèvre supérieure, et qui paraissait fort négligée par l’homme à cause de cette difformité. Ils nous menèrent dans leur habitation, placée à peu de distance des bords du bois : nous trouvâmes deux petites huttes d’écorces d’arbres, et sur la grève d’une crique près des huttes une petite pirogue double, assez grande pour transporter toute la famille de place en place. Tandis que nous fûmes parmi eux, M. Hodges fit leur portrait,