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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/244

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végétaux. Ils font différentes nattes ; les unes d’une très-belle texture, dont ils se vêtent communément ; d’autres, plus grossières et plus épaisses, sur lesquelles ils se couchent, et qu’ils emploient à la voilure de leurs pirogues, etc. Au nombre de leurs meubles utiles il faut compter les paniers ; les uns de la même matière que leurs nattes, et d’autres de fibres de cocos entrelacées. Ils s’usent peu et sont très-beaux, ordinairement de diverses couleurs, et embellis de coquillages ou d’ossemens. Leurs ouvrages montrent qu’ils ont du goût pour le dessin, et qu’ils ont l’adresse d’exécuter tout ce qu’ils entreprennent.

» Je ne puis pas dire comment ces peuples s’amusent dans leurs heures de loisir, car nous n’avons pas appris grand’chose sur leurs divertissemens. Les femmes nous égayaient souvent par des chansons assez agréables : elles battaient la mesure en faisant claquer leurs doigts, comme on l’a déjà dit. D’après différentes observations particulières, nous conclûmes que leurs voix et leur musique sont très-harmonieuses, et que leurs notes occupent beaucoup d’étendue. Je n’ai remarqué que deux instrumens de musique : une grande flûte de bambou, qu’ils jouent avec le nez, comme à Taïti, mais, à quatre trous, tandis que celle des Taïtiens n’en a que deux ; et une autre composée de dix ou onze petits roseaux de longueur inégale, joints aux côtés l’un de l’autre, comme la flûte dorique des anciens : l’extrémité ouverte