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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/262

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laient pas celles de son pays. La force de l’instinct triomphait de sa délicatesse. Eh ! faut-il s’en étonner, puisque des Européens civilisés lui en donnaient l’exemple ? Sa conduite envers les Zélandais mérite des éloges. Il découvrit bientôt que leur existence actuelle est fort misérable en comparaison de celle des naturels des îles du tropique, et il en témoigna souvent de la pitié en faisant l’enumération de tout ce qui leur manquait. Il distribua des racines d’ignames à ceux qui vinrent à bord du bâtiment ; et il accompagna toujours le capitaine quand il allait planter ou semer un terrain dans ce havre. Il n’entendait pas assez bien leur langage pour converser aisément avec eux ; mais il ne tarda pas à le comprendre mieux qu’aucun de nous, à cause de la grande affinité qui existe entre ce dialecte et le sien. Notre séjour aux îles du tropique avait cependant rendu plus intelligible pour nous le langage de la Nouvelle-Zélande, et nous reconnaissions qu’il ressemble beaucoup à celui des îles des Amis que nous venions de quitter. On peut seulement tirer de là des conjectures sur la route par laquelle un pays situé aussi loin au sud que la Nouvelle-Zélande a probablement été peuplé.

» Le 14, le capitaine et MM. Forster allèrent à l’observatoire à terre avec les télescopes, pour observer l’émersion d’un des satellites de Jupiter. D’après un grand nombre d’observations faites à différens temps par le savant