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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/276

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dix. Il passait le reste de son temps à se promener sur le pont, à parler avec les officiers et les bas-officiers, et à se chauffer dans la chambre du capitaine. Nous profitâmes de l’occasion pour nous instruire davantage de sa langue : nous corrigeâmes peu à peu le vocabulaire que nous avions fait aux îles de la Société, et nous acquîmes ainsi sur son pays et sur les îles voisines des connaissances qui nous portèrent à y faire diverses recherches durant notre seconde relâche.

» Les plaines de glace se montrèrent autour de nous à divers points de l’horizon, dans la matinée du 15 ; nous étions en quelque sorte affalés, et ne voyant pas la possibilité d’aller plus loin vers le sud, nous fîmes route au nord-nord-est pour nous dégager. Le temps, qui était déjà brumeux, le devint encore plus vers midi, ce qui rendit notre position au milieu d’un grand nombre de rochers de glace flottante extrêmement dangereuse. Vers une heure, tandis que l’on était à dîner, nous fûmes alarmés par l’apparition soudaine d’une grande île de glace, à l’avant à nous. Il était absolument impossible de virer de bord, vent devant ou vent arrière, à cause de l’extrême proximité de cet énorme glaçon ; notre seule ressource fut de serrer le vent autant que nous pourrions, et d’essayer d’éviter le danger. Nous fûmes pendant quelques momens dans l’alternative la plus affreuse ; enfin nous réussîmes à passer au vent de cet écueil mobile ; mais nous