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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/288

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bable que dans cet espace il y ait une terre étendue ; il est moins vraisemblable encore qu’il y en ait une à l’ouest, puisque nous avions eu, et que nous avions encore de ce point des lames d’une force et d’une longueur prodigieuse ; en conséquence, je gouvernai nord-est, avec un vent frais de l’ouest-sud-ouest.

» Le 9, étant par 48° 17′ de latitude, et 187° 10′ de longitude ouest, je mis le cap à l’est, avec un bon vent frais de l’ouest, accompagné d’un temps clair et agréable, et d’une grosse houle, qui venait de la même direction que le vent.

» L’équipage commençait à supporter ces climats froids avec d’autant plus de peine, qu’il n’y avait pas d’espérance de retourner en Angleterre cette année. D’abord les visages parurent annoncer du découragement, parce que je n’avais voulu faire part de mes desseins à personne ; mais peu à peu les matelots se résignèrent à leur sort.

» Le matin du 10, comme il y avait peu de vent, on mit un canot en mer, et plusieurs officiers allèrent tuer des oiseaux : ils rapportèrent des pétrels, et d’autres qu’on voit ordinairement à toutes les distances possibles de terre. Nous n’apercevions rien d’ailleurs qui pût nous donner la moindre espérance d’en trouver aucune ; etle lendemain à midi étant par 47° 51′ de latitude sud, et 122° 12′ de longitude ouest, et à un peu plus de deux cents lieues de la route que je suivis en allant à Taïti en 1769, je chan-