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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/293

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sud-sud-est, et nous forçâmes de voiles à l’est. Le vent fut d’un froid perçant, et accompagné de neige avec du verglas.

» Du 22 au 25, je m’avançai du 62e. degré 5′ au 66e. degré 20′ de latitude sud, et du 112e. degré 24′ au 109e. degré 31′ de longitude ouest. On vit deux îles de glace, des pétrels et d’autres oiseaux, en faisant cette route au sud-sud-ouest ; mais rien ne donnait l’espoir de découvrir terre ; le vent soufflait du nord et de l’ouest ; le 25, je naviguai au sud : le vent venait du nord ; le temps était doux et assez agréable, nous n’apercevions pas un seul morceau de glace, ce qui nous parut extraordinaire, car, un mois auparavant, et à environ deux cents lieues à l’est, nous avions été en quelque sorte enfermés par de grandes îles de glace dans cette même latitude. Nous vîmes un pétrel damier, des pétrels bleus, et un petit nombre d’albatros bruns. Nous avions alors neuf petites îles en vue ; et bientôt après nous entrâmes, pour la troisième fois, en dedans du cercle polaire antarctique, par 109° 31′ de longitude ouest. À midi, voyant quelque chose qui ressemblait à une terre au sud-est, on orienta les voiles à l’instant, et je portai dessus. Bientôt nous ne découvrîmes plus rien ; mais je suivis la même route jusqu’à huit heures du lendemain, que nous fûmes bien assurés que ce n’étaient que des nuages, ou une brume épaisse ; je remis le cap au sud avec un joli vent du nord-est, accompagné d’une brume