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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/294

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épaisse, de neige et de pluie mêlée de neige.

» Les îles de glace devinrent alors plus fréquentes qu’auparavant, et par 69° 38′ de latitude, et 108° 12′ de longitude ouest, nous rencontrâmes un banc de glaces flottantes. Comme nous commencions à avoir besoin d’eau, on mit deux canots en mer, et on en prit des morceaux, qui donnèrent environ dix tonneaux d’eau douce. Les matelots qui travaillèrent à cette opération eurent froid ; mais ils étaient accoutumés à ces fatigues. Je courus ensuite de petites bordées dans le parage où nous étions, car une brume épaisse nous empêchait de voir à six cents pieds autour de nous ; et, comme nous ne connaissions pas l’étendue des glaces flottantes, je n’osais pas gouverner au sud avant que le temps s’éclaircît. Nous passâmes ainsi la nuit, ou plutôt cette partie des vingt-quatre heures qui répondait à la nuit ; car il n’y avait d’autre obscurité que celle qu’occasionaient les brouillards.

» À quatre heures du matin du 29, la brume se dissipa, et le jour devenant clair et serein, je gouvernai de nouveau au sud, avec un joli vent du nord-est et du nord-nord-est. Je parvins à 70° 23′ de latitude, étant par 108° 5′ de longitude ouest. La déclinaison de l’aiguille aimantée fut de 24° 81′ est. Bientôt le ciel s’embruma, et l’air devint très-froid. Je continuai ma route au sud, laissant derrière nous un morceau de goémon couvert de bernacles, qu’un albatros brun mangeait. À dix