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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/311

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plantations étaient si clair-semées, qu’elles ne nous donnaient pas l’espoir de trouver d’abondantes provisions. Mais nos yeux, privés si long-temps du doux spectacle de la verdure, se portaient sans cesse sur cette île, où nous découvrions les habitans presque nus qui descendaient précipitamment du haut des collines pour se rendre sur le bord de la mer. Nous ne vîmes pas qu’ils eussent des armes, ce qui nous fit bien augurer de leurs dispositions pacifiques.

» Bientôt, dit Forster, une pirogue montée par deux hommes s’approcha de nous ; ils apportaient une provision de bananes mûres. Dès qu’ils furent près de nous ils demandèrent une corde, afin d’y attacher les bananes, et prononcèrent les mêmes mots dont les Taïtiens se servent. Ce fut un singulier spectacle que celui qu’offrait tout l’équipage, qui s’approcha pour contempler les bananes. Chacun désirait manger de ces beaux fruits. Toutes les physionomies respiraient la joie. Au moins cinquante d’entre nous s’efforcèrent de commencer une conversation avec les insulaires de la pirogue ; et comme tout le monde leur parlait à la fois, ils ne pouvaient répondre. Le capitaine Cook leur jeta des rubans, des médailles et de la verroterie, pour les remercier de leurs présens. Ils parurent les admirer beaucoup, et les emportèrent sur-le-champ à terre. En nous quittant, ils attachèrent à une ligne de pêche, qui pendait à l’un des côtés du bâtiment, une pe-