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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/312

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tite pièce d’étoffe de la même écorce que celle des Taïtiens, et peinte en jaune. D’après quelques paroles qu’ils proférèrent, nous conclûmes que leur langue est un dialecte du taïtien, qui est ainsi répandu jusqu’aux deux extrémités du grand Océan ; tout d’ailleurs en eux confirmait cette opinion, et annonçait que les deux peuples ont une origine commune. Ils étaient d’une stature moyenne, mais un peu mince ; leurs traits ressemblaient à ceux des Taïtiens, mais ils étaient moins agréables ; l’un d’eux avait une barbe d’environ un demi-pouce ; l’autre ne paraissait pas âgé de plus de dix-sept ans. Ils étaient tatoués comme les naturels des îles de la Société, des îles des Amis et de la Nouvelle Zélande ; mais ce qui nous frappa le plus, ce fut la grandeur de leurs oreilles, dont l’extrémité inférieure était si allongée, qu’elle posait presque sur l’épaule, et percée d’un très-grand trou où l’on aurait pu mettre aisément quatre ou cinq doigts. Leur pirogue à balancier, composée de différentes petites pièces qui n’avaient pas plus de quatre ou cinq pouces de large, et deux ou trois pieds de long, était d’environ dix ou douze pieds de longueur : chaque homme tenait une pagaie, dont la pale était aussi de plusieurs pièces. Tous ces faits sont d’accord avec ce que dit le Voyage de Roggeween.

» Le 13 mars, dit Cook, on jeta l’ancre, tandis que dans un canot le maître sondait le mouillage : un insulaire qui s’approcha de lui