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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/313

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à la nage demanda instamment d’être amené au bâtiment, où il passa deux nuits et un jour. La première chose qu’il fit après avoir monté à bord, fut de mesurer la longueur du navire, depuis le couronnement jusqu’à l’avant, et nous remarquâmes que, pour compter les brasses, il exprimait les nombres par les mêmes termes que les Taïtiens : son langage était d’ailleurs inintelligible pour nous.

» Dès que les insulaires avaient observé notre canot en mer, ils s’étaient rassemblés sur le rivage, près de l’endroit où notre détachement semblait vouloir aborder. Au milieu d’une foule d’hommes, nous en vîmes quelques-uns revêtus d’une brillante étoffe jaune, ou plutôt couleur d’orange, et nous les prîmes pour des chefs. Nos yeux débrouillaient aussi l’aspect des maisons, qui paraissaient très-basses et longues ; elles ressemblaient beaucoup à un canot retourné la quille en haut.

» L’insulaire que le maître amena à bord avait environ cinq pieds huit pouces, et beaucoup de poil sur la poitrine et sur tout le corps. Son visage était brun foncé, sa barbe forte, mais coupée court, et noire comme les cheveux de sa tête, coupés de même très-court. Le tatouage de ses jambes offrait des compartimens d’un goût que je n’ai remarqué nulle part. Tout son vêtement consistait en un ceinturon auquel pendait un réseau trop clair pour rien cacher à la vue ; un os plat, à peu près de la forme d’une langue, et d’environ cinq pou-