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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/329

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leur opinion, si précieux que l’écale d’un coco. On y voit des coqs et des poules, petits, mais d’un bon goût. Je crois que ces insulaires mangent des rats ; car, ayant rencontré un homme qui en tenait de morts à sa main, il ne voulut pas me les donner, et me fit entendre qu’il se proposait de s’en nourrir. À peine trouve-t-on quelques oiseaux de terre ; ceux de mer sont en petit nombre ; j’y aperçus des frégates, des pailles-en-cul, des noddis, des hirondelles de mer, etc. La côte ne paraît point abonder en poisson, du moins nous n’en avons pas pris un seul à l’hameçon ni à la ligne, et nous en avons aperçu bien peu parmi les naturels.

» L’île de Pâques, ou terre de Davis, nommée par ses habitans Ouhaïou, gît par 27° 5′ 30″ de latitude sud, et 109° 40′ 20″ de longitude ouest. Sa circonférence est d’environ dix ou douze lieues, sa surface montueuse et pierreuse, sa côte escarpée. Les montagnes sont si élevées, qu’on les voit à quinze ou seize lieues : les pointes nord et est de l’île s’élèvent directement de la mer à une hauteur considérable. Entre ces deux pointes, sur la partie sud-est, la côte forme une baie ouverte, dans laquelle je crois que les Hollandais mouillèrent. Je jetai l’ancre à l’ouest de l’île, trois milles au nord de la pointe méridionale. Cette rade est très-bonne avec les vents d’est, mais dangereuse avec ceux de l’ouest, et l’autre, sur la côte sud-est, doit être périlleuse par les vents d’est.

» D’après ces inconvéniens, ainsi que beaucoup d’autres, un navigateur ne touchera ja-