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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/42

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des canards, et ils les regardaient comme des instrumens de mort. Nous avions soin de les guetter, car ils désiraient la possession de tout ce qui frappait leurs yeux.

» Nous ne leur vîmes ni pirogues ni bateaux : deux ou trois morceaux de bois attachés ensemble servaient à les transporter sur la rivière, au bord de laquelle ils vivaient. Le poisson et les oiseaux y sont en si grande abondance, qu’ils ne vont pas chercher fort loin leur nourriture ; ils n’ont pas à craindre d’être inquiétés par leurs voisins, qui sont en petit nombre. Tous les Zélandais de ce canton n’excédaient pas, je crois, trois familles.

» Il était midi lorsque nous quittâmes ces deux hommes ; nous descendîmes le long du côté septentrional de la baie, que j’examinai pendant la route, ainsi que les îles qui gisent au milieu. Cependant la nuit nous surprit, et je fus obligé de partir sans avoir reconnu les deux bras de la baie, et de m’en retourner à la hâte au vaisseau, où nous arrivâmes à huit heures. J’appris que le Zélandais et sa fille étaient restés à bord la veille jusqu’à midi, et que, nos gens lui ayant dit que j’avais laissé des présens dans sa double pirogue, dans l’anse de la Cascade, où je le trouvai pour la première fois, il les envoya prendre. Cette petite famille nous quitta le 20 avril, et nous ne la revîmes point ; ce qui est d’autant plus extraordinaire, que nous l’avions toujours chargée de présens. Nous leur donnâmes neuf ou dix haches, trois