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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/75

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nière anglaise, il lui eut bientôt poché un œil et ensanglanté le nez ; le Zélandais, probablement très-effrayé, refusa le défi et prit la fuite.

» Le 1er. de juin, des Zélandais que nous n’avions pas encore vus vinrent nous faire visite. Leurs pirogues étaient de différentes grandeurs, et ce qui est rare, trois avaient des voiles, c’est-à-dire des nattes triangulaires, attachées au mât et à une vergue, et qui, formant un angle aigu avec le pied du mât, se pliaient très-facilement. Cinq touffes de plumes brunes décoraient le bord supérieur, ou la partie la plus large de la voile. Elles n’offraient pas cette perfection de sculpture et de dessin que le capitaine Cook vit aux autres pirogues de l’île du nord, dans son premier voyage ; elles paraissaient vieilles et usées. Quant à leur forme, elles ressemblaient, en général, à celles-là ; elles avaient aussi à l’avant et à l’arrière un visage humain difforme, des pagaies proprement faites, et à pale pointue. Les insulaires nous vendirent plusieurs ornemens qui étaient nouveaux pour nous, surtout des morceaux de pierre verte, taillés de diverses manières, en forme de haches, en pendans d’oreilles et petits anneaux ; d’autres représentaient une petite figure humaine contournée et ramassée, dans laquelle on avait inséré des yeux monstrueux de nacre ou d’autres coquillages. Les personnes des deux sexes portaient suspendue sur leur poitrine une de ces figures qu’ils appelaient tighi ; c’est peut-être pour eux une espèce de