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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/76

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talisman. Ils échangèrent un tablier de leur natte la plus fine, couverte de plumes rouges, de morceaux de peau de chien blanche, et ornée de coquillages. Les femmes en portent de pareils dans leurs danses. Nous achetâmes aussi des hameçons de bois barbelés d’os ; ils nous dirent que ces barbes, d’une forme grossière, étaient d’os humains. Leur poitrine était décorée de plusieurs colliers de dents humaines, joints au tighi ; ils les vendirent avec empressement pour des outils de fer ou des verroteries. Nous remarquâmes dans leurs pirogues un grand nombre de chiens, qu’ils paraissaient aimer beaucoup, et qu’ils tenaient attachés par le milieu du ventre : ces chiens étaient de l’espèce à long poil : ils avaient des oreilles en pointes, et ils ressemblaient beaucoup au chien de berger de Buffon. Ils étaient de diverses couleurs ; les uns tachetés, ceux-ci entièrement noirs, et d’autres parfaitement blancs. Ces chiens se nourrissent de poisson, ou des mêmes alimens que leurs maîtres, qui ensuite les tuent pour manger leur chair et se revêtir de leurs fourrures. De plusieurs de ces animaux qu’ils nous vendirent, les vieux ne voulurent rien manger ; mais les jeunes s’accoutumèrent à nos provisions. Des Zélandais vinrent à notre bord, et entrèrent dans nos chambres sans montrer l’étonnement et l’attention de notre vieil ami de la baie Dusky. Des lignes spirales sillonnaient profondément leur visage ; l’un en particulier, qui était grand et fort, et d’un âge mûr, avait