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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/355

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Il y a peu d’artisans dans cette ville : les principaux sont les orfèvres, les forgerons et les charpentiers, quoiqu’à peine y trouve-t-on trois orfèvres ; ils travaillent en or et en argent, et tout ce qu’on leur commande est fort bien exécuté ; mais ils n’ont point de boutiques, ni de marchandises en vente. Les forgerons travaillent aussi bien qu’il est possible avec de mauvais outils. Dampier eut souvent occasion d’admirer leur adresse. Ils n’ont point d’étaux ni d’enclumes ; ils forgent sur une pierre fort dure ou sur un morceau de vieux canon. Cependant ils ne laissent pas de faire des ouvrages achevés, surtout des meubles ordinaires et des ferremens pour les vaisseaux. Presque tous les habitans sont charpentiers. Ils savent tous manier la hache droite et la courbe ; mais ils n’ont point de scies. Pour faire une planche, ils fendent l’arbre en deux, et de chaque moitié ils font une seule planche, qu’ils polissent avec la hache. Ce travail est pénible ; mais le bois conservant tout son grain est d’une force qui les dédommage de la peine et des frais.

Le père Le Clain, missionnaire jésuite, donne le nom de Palaos à d’autres îles qui ne sont pas éloignées des Marianes, quoiqu’elles n’y aient aucune communication, et dont il raconte ainsi la découverte.

En faisant la visite des établissemens de son ordre, il arriva dans une bourgade de l’île de Samar, la dernière et la plus méridionale des