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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/112

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des temples ; ils achevèrent de les détruire par le feu.

Pinto n’explique pas par quel bonheur, il évita la mort. Mais, étant tombé au pouvoir des vainqueurs avec ses huit compagnons, il laisse entendre que la qualité d’étrangers fit respecter leur vie. Les Tartares se mirent en marche vers Pékin. Deux jours après, s’étant souvenus, à la vue d’un château nommé Nixoamcou, qu’un de leurs partis y avait été taillé en pièces dans une embuscade des Chinois, ils résolurent de l’emporter par escalade. On commanda un détachement pour cette expédition, et toutes les mesures furent prises avec beaucoup de sagesse. Cependant les Chinois se défendirent si courageusement, qu’après avoir tué trois mille Tartares dans l’espace de deux heures, ils forcèrent leur général de faire sonner la retraite. Cet échec lui causa d’autant plus de chagrin, que les flèches chinoises étaient empoisonnées d’un suc fort subtil, qui rendait la guérison des blessés presque impossible, sans compter qu’il craignait la disgrâce du khan pour avoir sacrifié ses meilleures troupes dans une si légère occasion. Il pensait à renouveler l’assaut, dans la résolution de laver sa honte ou d’y périr lui-même ; mais il s’éleva un murmure dans le camp, et les plus braves refusèrent de marcher sans une délibération générale du conseil. On s’assembla ; l’affaire fut discutée avec une grande variété d’opinions. Pendant qu’on s’agitait, un officier