Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’herbes potagères, du froment, du riz en abondance, du miel, de la cire, et toutes les espèces de fruits qui croissent aux Indes. Aussi le Bengale en est-il comme le magasin. On y recueille quantité de coton, d’une plante dont la feuille ressemble à celle de l’érable, et qui s’élève d’environ trois pieds ; le bouton qui le renferme fleurit à peu près comme celui de nos gros chardons.

La compagnie tire de son comptoir d’Ougly diverses sortes de malles-molles ; des casses, que nous nommons mousselines doubles ; des doréas, qui sont les mousselines rayées ; des tangebs, ou des mousselines serrées ; des amans, qui sont de très-belles toiles de coton, quoique moins fines que les senas de Ballasor ; des pièces de mouchoirs de soie, et d’autres toiles de coton. La grande ville de Daca, qui est éloignée de la loge d’environ cent lieues, fournit les meilleures et les plus belles broderies des Indes, en or et en argent comme en soie. De là viennent les stinkerques et les belles mousselines brodées qu’on apporte en France. C’est de Patna que la compagnie tire du salpêtre, et tout l’Orient, de l’opium. Les jamavars, les armoisins et le cottonis, qui sont des étoffes mêlées de soie et de coton, viennent de Cassambazar. En général, suivant la remarque de Luillier, les plus belles mousselines des Indes viennent de Bengale, les meilleures toiles de coton viennent de Pondichéry, et les plus belles étoffes de soie à fleurs d’or et d’argent viennent de Surate.